Le spectacle a été créé au Festival Avignon Off 2019 à la Maison de la Parole
Une petite robe de fête de Christian Bobin fait partie de ces livres que l’on offre facilement à des amis. L’écriture est limpide, le propos est simple et si quelques phrases interrogent le lecteur, elles sont vites acceptées dans l’attente des suivantes.
Il s’agit pourtant de poésie pure, d’un regard sur le monde original, d’un appel à la contemplation et à la douceur de vivre.
Pour ne pas trahir la force de l’ouvrage, la simplicité est indispensable. Gille Crépin est conteur et comédien. Il a déjà joué des textes de Christian Bobin, Éloge du rien / La vie passante avec lesquels il a obtenu le Prix Avignon off 2016 en catégorie Poésie, lecture, conte.
L’écriture de Christian Bobin lui correspond bien. Il y a une forme de sincérité dans sa façon de s’emparer des textes. Par sa pratique de conteur, probablement, et aussi parce que les textes lui font écho, très certainement.
Il a été difficile de choisir parmi les différentes nouvelles du livre et ce fut un travail délicat. Après beaucoup d’hésitations et de remise en cause, la version actuelle semble bien suivre le projet de l’auteur. Il a fallu surveiller les relations entre les textes. Il s’agit parfois d’un seul mot.
Serge Dangleterre, metteur en scène, et Kham-Lhane Phu, scénographe, ont su entrer avec finesse dans le monde de l’auteur. Ils ont apportés leur rigueur et leur délicatesse.
Les belles photographies noir et blanc de Serge Dangleterre sont projetées en fond de scène. Tout rapport avec le texte a été systématiquement évité. Il s’agit plutôt d’une exposition ou d’une méditation sur le monde..
A la fin de chaque texte les photographies prennent le centre du plateau pendant que Gille Crépin fabrique des pliages en papier sur lesquels les textes sont imprimés.