Le statut du conteur qui n’est jamais prisonnier de ses histoires, en ce sens qu’il n’obéit pas à un texte mais à une vision qui lui fait recréer ce texte, convient particulièrement bien à ce projet. Seul sur scène, dans un espace nu en dehors de deux sièges différents, il oriente cette vision pour faire apparaître le passé par ici, le futur par-là, et toutes les nuances du présent au milieu.Le conteur peut faire sienne cette maxime d’un magicien contemporain : « Je te donne le temps, car il te suffira de le prendre pour en avoir… » Dans cette période de suspension temporelle que peut être une représentation scénique, s’entremêlent bien des fils, anciens ou modernes. La création du monde et les lointaines avenues de notre futur imaginé participent de nos représentations mentales pour appréhender notre condition. Notre existence se conjugue au présent immédiat qui seul existe et, pour le reste, deux leviers nous viennent en aide :
– la mémoire, individuelle ou collective qui nous relie à la longue chaîne humaine qui traverse les générations, qui nous permet de savoir que nous sommes l’enfant et le vieillard.
– l’imagination qui nous inscrit au cœur du monde, qui nous fait prévoir et qui nous fait rêver.
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